Optimiser le recyclage des cagettes en bois : une piste d’avenir.

Exemple de broyat brut de cagettes

Exemple de broyat brut de cagettes

Les cagettes bois, après usage, représentent une ressource renouvelable non négligeable. Depuis avril 2015, le Syndicat des industries de l’emballage léger en bois (SIEL) démontre, à travers une action spécifique d’appui au recyclage des cagettes en fin de vie, qu’il est possible de beaucoup mieux les mobiliser et d’allier ainsi économie et écologie.

Le déchet bois : des progrès

Selon les sources, ce sont entre 5 et 7 millions de tonnes de déchets bois (hors connexes) qui seraient produites en France annuellement. Les débouchés sont constitués essentiellement par la valorisation énergétique et par l’industrie du panneau. Pourtant, comme l’écrit le Bois International 1 une quantité de déchets bois importante « est encore enfouie, parfois incinérée, mais très souvent brûlée à l’air libre (…) ».

Néanmoins, il y a à peine 20 ans, de nombreuses structures mettaient encore la totalité de leurs déchets non dangereux à l’enfouissement, y compris le bois.

La situation évolue donc de façon très positive, et ceux qui ont mis en place un tri poussé de leurs déchets sont, à ma connaissance, toujours très satisfaits des résultats de leur démarche sur les plans humains, environnementaux et économiques.

Recyclage des cagettes : les mobiliser à faible coût

Pour les utilisateurs de cagettes bois, excellents emballages à de nombreux titres, une évacuation simple et à bas coût est une nécessité. Une bonne proportion de ce gisement de bois de classe A est déjà recyclée, même s’il s’avère que les situations sont extrêmement hétérogènes aussi bien sur le plan technique que sur le plan économique.

Une évacuation non optimale s’explique souvent par deux raisons principales :

  • La première est souvent une méconnaissance des machines adaptées à ce produit et des éléments à mettre en adéquation avec la situation spécifique du détenteur. Par exemple, la combinaison d’un taux de compactage moyen et d’un espace de stockage particulièrement limité conduit à une fréquence accrue des engorgements de la chaîne d’évacuation.
  • La seconde est le manque de temps pour récupérer, compiler et analyser les solutions (ensembles matériel/stockage/ transport/recycleur) qu’il est possible de mettre en œuvre. Et la mise en DIB, quoique ni réglementaire, ni écologique, ni économique, est parfois une solution « de facilité ».

C’est pourquoi le SIEL aide à la mise en place ou à l’optimisation du recyclage des cagettes auprès des détenteurs qui le souhaitent. Parmi ces derniers, ceux qui rencontrent des difficultés d’évacuation ou veulent abaisser leurs coûts sont prioritaires.

La courte vidéo ci-dessous explique l’intérêt d’optimiser le recyclage, à travers l’exemple du MIN de Bordeaux. Selon les cas, les coûts peuvent souvent être divisés par deux ou trois.

In fine, on se retrouve dans une solution gagnant-gagnant : le détenteur évacue ses cagettes de façon fiable et à faible coût, le recycleur fidélise son client grâce à une prestation optimale, et le tout constitue aussi un gain écologique net grâce à moins de transport et à une bonne valorisation de l’ex-déchet.

Ce processus d’optimisation est ainsi un des leviers forts permettant d’améliorer encore la mobilisation et la valorisation de cette ressource.

Et les gisements de proximité ?

Bien différents des hypermarchés, marchés d’intérêts nationaux, ou plateformes logistiques, les gisements de proximité sont constitués en particulier par les marchés et les supérettes de centre ville. Individuellement de petite taille et sans espace de stockage des déchets, ils représentent pourtant au total des volumes importants.
Une part est récupérée par la clientèle, qui apprécie de pouvoir utiliser ces emballages pour divers usages.
Mais une part importante est collectée avec les ordures ménagères, et cette matière première est perdue (enfouissement) ou incinérée à coût élevé.

La valorisation de ce bois, passe alors par le défi que représente la collecte et la mobilisation de petits volumes épars.
Avec les outils techniques et logistiques adéquats, il est possible de réaliser une collecte sélective permettant de valoriser la matière à un coût égal ou inférieur au coût initial.

A cet égard, la ville de Rennes est en avance mais d’autres agglomérations ou communautés de communes commencent à travailler sur le sujet. Certaines sont accompagnées par le SIEL.
Dans ce domaine, comme le montre l’exemple de Rennes 2, il y a bien d’autres bénéfices à mettre en place le recyclage des cagettes que la valorisation d’une matière initialement perdue, par exemple dans le domaine social.

Un moment propice pour l’action

De nombreuses évolutions sont en émergence. La prise de conscience de l’intérêt environnemental du tri et du recyclage se développe, aidée par quelques textes réglementaires. Si le plastique surfe encore notamment sur la vague de la réutilisation malgré son coût écologique élevé, l’intérêt pour le bois se renforce progressivement avec les courants en faveur des matériaux et énergies renouvelables ainsi que des circuits courts. Enfin, le développement de certains usages du bois, et notamment en valorisation énergétique malgré le creux de ces derniers hivers plus cléments, offre des perspectives encourageantes. L’action « recyclage des cagettes » du SIEL, qui a mûri pendant plusieurs années, a finalement démarré au bon moment.

Notes, et plus d’informations :

1 – Voir le 75e Cahier du bois-énergie, supplément au n°15 du Bois International (15 avril 2017)
2 –   http://www.feuille-erable.org/collecte-des-cagettes
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3 réponses à Optimiser le recyclage des cagettes en bois : une piste d’avenir.

  1. Scopeli dit :

    Bonjour,

    Votre démonstration concerne les grosses structures, mais qu’est-il prévu pour les petites. Ex: magasin bio de petite surface mais n’ayant pas trouvé de solution satisfaisante pour évacuer les cageots.

    Cordialement.

    • Emmanuel dit :

      Bonjour,

      Merci pour votre commentaire. En effet, l’évacuation des déchets par les petites structures est souvent plus coûteuse que pour les grosses : ces dernières disposent à la fois de plus de volume (carton, plastique, bois) et de moyens supérieurs, qui permettent de pousser loin l’optimisation.

      Néanmoins, le critère important est souvent moins celui de la taille de la structure que du volume de déchet à évacuer et j’ai rencontré un certain nombre de magasins bio.
      Comme je l’indique dans la vidéo, il n’existe pas aujourd’hui de solution passe-partout, il est nécessaire d’évaluer au cas par cas. Aussi, je vous propose de vous contacter pour que nous puissions en discuter de vive voix.

      Cordialement,
      Emmanuel.

  2. Ping : Un guide pratique pour mieux recycler et valoriser les cagettes boisSylner

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